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ATARI ON THE MOON
Pour cette
première interview de la Bible ATARI, nous avons l'honneur d'avoir un
artiste de renom de la scène rock française : Francis Decamps du groupe
ANGE connu aujourd'hui sous le nom de GENS DE LA LUNE.
Comme beaucoup de musiciens, il est resté fidèle à son ATARI ST depuis
toutes ces années. Il pourrait paraître surprenant qu'un musicien
utilise encore un ordinateur vieux de plus de vingt ans, alors que les
PC et l'informatique en général ont progressé depuis la disparition
d'ATARI Corp. Mais la passion et bien d'autres raisons le font rester
fidèle à son ATARI, et elles sont évidentes pour peu qu'on l'écoute, pour
comprendre ce qui en fin de compte est simplement du bon sens. C'est ce
qu'il nous explique avec son ami, Jean-Pierre Darricarrère, qui l'aide à maintenir en forme cet
ordinateur hors du commun, comme ses utilisateurs que la Bible Atari a l'honneur de vous présenter.
Bonjour Jean-pierre et merci d'accorder un peu de temps à la première
interview du site de la Bible Atari. Peux tu te présenter et présenter
le groupe de Francis Decamps, Gens de la lune ?
JP : Gens de la lune s’est formé autour de Francis Decamps,
clavier, principal compositeur du groupe et Jean-Philippe Suzan au
chant, percus et paroles. Francis avait travaillé sur l’album de Janfi,
ils sont restés proches. Quand Francis a souhaité évoluer à nouveau
avec un groupe, il s’est naturellement tourné vers lui. Sinon Francis
est dans la musique depuis 1972, date de son premier album avec le
groupe ANGE qu’il avait fondé avec son frère Christian. Avec Ange, il a
été 6 fois disque d’or et a reçu le grand prix de l’académie Charles
Cros, plus haute distinction annuelle française pour un musicien.
J’ai cinquante ans, je ne fais pas partie du groupe, je fais partie de
l’association « Arts en avant » qui héberge aussi les Gens de
la Lune. Je suis un admirateur depuis ma première écoute du
« cimetière des arlequins » de ANGE en 1974 devenu par la
suite ami de Francis. Il y a plusieurs années, j’ai commencé à m’occuper
des disques durs et lecteurs de disquettes de son Atari, puis des PC de
l’association qui tombent souvent en panne et finalement de toutes les
machines, E-MU, synthés...
On bidouille un peu les deux car Francis cherche toujours à
réaliser les sons qu’il a dans la tête, donc on cherche à deux et il
finalise. On se tape aussi les docs des machines à deux, parce que
souvent c’est soit en anglais, soit confus et puis parce que ce sont
des moments que j’apprécie beaucoup, j’apprends tellement de Francis.
C’est quelqu’un de très simple, très humble, plein d’humour, très
accessible, adorable. On discute des besoins, je cherche la doc sur le
net, des pièces sur Ebay, le Boncoin, les sites de vente d’instruments
de musique dans le monde entier…
On cherche à retrouver les sons vintages car ce qui se fait
actuellement (il y a de très belles machines quand même) n’a pas le
grain des années 70-90 car l’évolution de l’électronique a complètement
changé la nature, la texture des sons. Nous cherchons donc un mix entre
les nouveaux sons et les anciens pour construire l’identité des Gens de
la Lune. J’ai la chance d’assister aux séances de compositions, de mix…
C’est un rêve de gosse qui se réalise, je suis dans la cuisine des
dieux, ce que mes talents de guitariste à la base m’interdisent, merci
Atari !!!
Depuis combien de temps utilisez vous du matériel ATARI à titre privé et professionnel ?
Francis : Je l’ai toujours utilisé à titre professionnel depuis
1986. J’avais alors acquis un STf 1040, j’avais pris l’écran aussi. En
fait j’ai pris un Atari pour le programme Créator de C-lab. Un
programme extraordinaire qui tourne toujours à la perfection et qui n’a
jamais planté. J’ai composé tous mes albums avec depuis. Par la suite
j’ai eu un 1040 STE, puis un Méga ST 2MO avec disque dur megafile
30, puis à nouveau maintenant un 1040 passé à 4MO. Je ne joue pas, par
manque de temps.
J-P : j’ai eu ma première console 2600 VCS Atari en 1983.
J’ai eu d’autres machines, Vic20, C64, TO5, jusqu’à ce que
j’achète un XL800 chez Nasa parce qu’il n’était pas cher et que je
pensais utiliser les cartouches de 2600 dessus. Trois ou quatre mois
après, grâce à un copain qui me le conseilla, j’achetais mon premier ST
et depuis je suis Atari pour la vie.
J’ai deux Amiga 500 au grenier et un 600 avec disque dur 2 ½, mais
celui-la je l’ai passé à Damien, le guitariste des Gens de la Lune, je
n’accroche pas aux joies du Commodore.
Ma motivation jusque là avait toujours été le jeu. Avec le ST,
j’ai
découvert le dessin, la programmation, la musique, les bidouilles,
Stmag, le monde s’ouvrait à nous et surtout, c’est en partie ce que je
regrette le plus, nous étions une communauté solidaire avec des
échanges sincères et désintéressés. Maintenant, j’ai de l’argent et
j’achète mes jeux mais je suis souvent déçu par la qualité de ceux-ci.
je ne parle même pas de la communauté informatique, heureusement il
reste le monde Atari. Sinon, je n’ai jamais eu d’utilisation pro de mes
Atari.
Quel matériel utilisez vous dans la gamme ATARI et pour quel
usage ? (si pas de falcon : il a fait ses preuves dans le
domaine musical. Pourquoi ne pas avoir investi dans ce dernier ?
Francis : Maintenant, j’ai un 1040 STE boosté à 4MO
que Jean-Pierre m’a préparé. Je l’apprécie énormément car depuis qu’on
a monté un SatanDisk il démarre en 17 secondes et je peux travailler
sans soucis bien qu’il soit de 1989, ce qui n’a jamais été le cas
avec un PC qui plante quand il ne faut pas sans qu’on sache vraiment
pourquoi. J’ai ajouté aussi un Unitor de C-Lab, port midi, ça me permet
d’avoir plus de canaux midi pour mes synthés ainsi qu’un câble qui
permet de brancher un écran 17 pouces CRT pour une bonne définition,
les LCD étant trop fatigants à la longue.
Jean-Pierre m’a parlé du Falcon, mais ils sont durs à trouver. Je
n’éprouve pas le besoin de changer. Je connais mon Atari par cœur, ils
sont les seuls à avoir d’origine des ports midi hardware. Il est
fiable et très performant, je stocke un album sur une disquette, je n’ai
pas besoin de plus. Ce que j’apprécie aussi c’est l’absence de
ventilateur, car quand tu passes ta journée au studio c’est le genre de
bruit dont tu te passes facilement. En cela aussi l’Atari est magique,
tourner encore aussi longtemps après vingt ans sans faire de bruit en
restant fiable, chapeau !!!
JP : j’ai un Méga STE 4 M0, disque SCSI interne de 1Go, un STE 4MO
avec satan disk pour le jeu. Sinon, en stock, nous
avons 2 méga ST 1mo et 4mo, deux STf 520 et 1040, 3 STE à 4Mo, un Méga
STE 4MO, trois megafiles 30, des lecteurs de disquette externes, 3 SM 124, un
SC1245, un Link II avec des disques durs SCSI externes et des lecteurs
de CDROM SCSI, des HD SCSI 1 et 2 (une demi douzaine en stock) et je
compte encore en acheter… Si je trouve un produit original Atari neuf
ou presque sur Ebay ou le boncoin j’essaie de l’avoir, c’est plus fort
que moi. Même si je n’en ai pas besoin. J’attends la prochaine
fournée d’UltraSatan avec impatience et dès que ma fille aura fini ses
études, je pense craquer pour un Coldfire !
Le but est de ne jamais être en panne, bloqué pour cause de manque de
pièces, c’est notre postulat de départ. Le 9 juin 2010, la région de
Montbéliard a été touchée par la grêle, le toit de notre studio de
l’époque à Grand Charmont a été dévasté par des grêlons gros comme des
œufs de poule. Nous avons tout perdu, tant ce fut violent et soudain,
pratiquement tout notre matériel. L’ATARI a pris l’eau, on l’a laissé
séch2, on l’a rebranché et il est reparti ! Les consoles de
mixages et certains claviers non. Du jour au lendemain, Francis s’est
retrouvé sans rien, en pleine production d’ « Alors
joue !...» le deuxième album du groupe. Nous avons été hébergéS au
studio Numérica de Montbéliard très vite, grâce au soutien du maire de
Grand Charmont. Depuis, nous avons décidé de doubler tout le matériel
dès que c’est possible, avec stockage dans des lieux différents.
Même question pour les logiciels; quels sont les logiciels à
usage professionnel qui n'ont pas leurs équivalents sur les autres
plateformes ?
Francis : Le midi étant un système figé et abouti, aller sur une
autre machine ou un autre programme ne m’apporterait rien de plus. Je
connais Creator-Notator par cœur au bout de toutes ces années, cela n’a
pas de prix. Prendre en main un programme demande beaucoup de temps et
ne permet pas d’être performant tout de suite. L’informatique doit être
au service de la musique, du processus de création, pas le freiner.
De plus, il y a une chose qui me fascine chez Atari, c’est la souris.
Elle est d’une précision incroyable, elle va où on la positionne sans
approximation, ce qui est inestimable. Ceux qui connaissent un écran
Créator savent de quoi je parle. Quand j’ai eu mes premiers PC,
j’hallucinais avec les souris. Je n’ai jamais vu autant d’imprécisions.
Sinon, j’ai Cubase sur mon MAC, mais je n’ai pas envie de travailler
dessus en ce qui concerne la partie MIDI tant c’est lourd et que
l’ergonomie est à des années lumières de Créator-Notator, c’était déjà
le cas sur Atari.
JP : même si ça n’est pas très pro, je n’ai jamais trouvé de
logiciel de dessin aussi bien que ceux de l’Atari ST. J’ai aussi tâté de la programmation quand
je suis passé au PC, mais cela ne m’a jamais
autant plu que sur Atari. Je découpais les pages de sprites sur Tilt,
Joystick, Gen4, je les classais, m’en inspirais. Cela n’a plus cours et
faire un jeu coûte des millions de dollars maintenant, ça a perdu son
charme…
Depuis tout ce temps as tu suivi l'actualité et les évolutions
de la sphère atariste sur internet, les forums ou par un club ?
JP : Francis non, il croyait que c’était foutu quand je l’ai
connu. Il avait peur de de ne plus pouvoir se servir de son ATARI, ce
qui l’aurait obligé à chercher un équivalent PC ou Mac et à devoir
l’apprivoiser. Tant d’années d’expérience ne s’acquièrent pas d’un
claquement de doigt. Francis est vraiment amoureux de son Atari et de
Créator. De plus, il est toujours en train de créer, il a toujours des
idées de sons, de mélodies. Il ne peut pas se permettre de composer
avec un mode d’emploi dans une main et un synthé dans l’autre.
Perso, j’ai acheté ST Mag jusqu’à la fin. Haaa! Rodolphe
Czuba !, puis, plus tard,
Amiga News, qui parfois parlait de nous et
a eu le mérite de résister au rouleau compresseur PC. La disparituion
de Login, plus tard, m’a affecté. C’était la fin d’une autre
informatique…
Avec le net, c’est devenu plus facile. Même si aujourd’hui
les sites ferment, il en reste. Je vais sur Yaronet, Atari-Database et
la Bible Atari principalement. Ce sont mes préférés. J’interviens
dessus depuis peu, grâce à toi Franck. Vu mon
niveau, je ne me sentais pas d'intervenir avant. Sinon, une lueur toutes les deux
semaines : Canard PC. Il leur reste cet esprit de l’époque.
Quel est la place de l'Atari dans le processus de création musical de Gens de la lune ?
L’Atari est vraiment à la base de toutes mes compositions depuis que je
l’ai eu. Soit, bien avant la création de Gens de la Lune. Je faisais alors partie
du groupe ANGE (co-fondé avec mon frère Christian en 1970),
que j’ai quitté en 1995 pour une carrière solo. Au bout de 25 ans,
j’avais fait le tour du groupe. A la fin de la première décennie 2000,
j’ai éprouvé le besoin de vivre la musique à travers un groupe, d’où
les Gens de la lune. Je viens de finir mon dernier disque solo
« Caricatures, revisité », qui est en fait, pour fêter mes 60
ans, la reprise de mon premier album. Mis à part les voix, tout est
fait
à l’Atari. Il pilote mes Korg, Yamaha, E-mu…, le MAC et le PC ne sont
là que pour le mixage.
> Quels albums ont été réalisés sur ATARI ?
Francis : Le premier, c’est un album solo : Vie en
positif, dans lequel tout est fait entièrement à l’Atari. Depuis, je
n’ai pas arrêté. Ecoutez Caricatures, mon dernier album solo, vous
serez surpris de voir ce qu’on peut faire en 2012 avec un Atari de
1989..
Nous sommes en 2012, les ordinateurs PC et APPLE ont progressé
et fait leurs preuves dans le domaine musical. Pourquoi n'avoir pas
remplacé votre ST ?
Francis : Au studio, il y a de tout! du PC du Mac… Pour le midi, il
n’y a rien au dessus d’Atari. Pour le mix, nous utilisons un Mac G5 deux
Xeon 2 core avec 8 gigas de Ram et cubase dessus, plus des tas de
filtres pour le son, un PC avec core I3, 4 gigas de ram, Cubase et une carte
Hammerfall pour le son.
Quels logiciels utilisez vous à titre plus personnel ? A titre ludique ?
Francis : je ne me sers que de l’ATARI. Sinon, parfois
Firefox avec Youtube pour aller voir des groupes que j’aime ou des
artistes comme Tommy Emmanuel que je vous conseille. Mes jeux sont
super pang et parodius sur Super Nes. Ils m’éclatent et ça me suffit...
J-Pierre : je bidouille un peu mes Atari avec mon logiciel
adoré : Dali. Cela fait depuis 1989 que je dessine avec. Il y en a
eu plein, mais j’adore celui-là. Parfois, j’animais mes créations avec un
peu de GFA. Sinon, je suis sur PC. J’en ai plusieurs, dont un en Windows
98 pour pouvoir jouer à mes deux jeux cultes : Fallout 1 et 2.
Il y a 4
ans, j’ai remonté un PC moderne pour la sortie du décevant mais
fabuleux
quand même Fallout 3, puis le 4 Vegas. J’ai aussi quelques MAC. Ma
fille fait ses études avec. J’ai commencé par un émulateur Mac sur
Atari. Puis, dans les années 90, j’en ai acquis d’occasion, jusqu’au
Emac
vert avec la poignée dessus. Là, j’ai un Imac 2core 17 pouces, un
macBook, et ma fille un Macbook Pro qui a un an. Cela fait 5 ans
qu’elle
étudie, et jamais elle n’a eu de problème avec. Mon fils, qui a
fait des études d’ingénieur informatique, a consommé 2 HP portables
haut de gamme et un Compaq pour finir. De vraies merdes ces engins!
Finalement, j’ai remis de l’argent dans mon PC pour la sortie du
magique
Skyrim sur lequel j’ai plus de 400 heures de jeu.
Sinon, depuis 20 ans, je joue régulièrement sur mon STE à Kick off, Rick
Dangerous, le merveilleux Midwinter (que n’y a-t-il pas une nouvelle
version ?), Leader board, Indiana Jones, Lotus… De bons vieux jeux Atari,
car, qu’on le veuille ou non, on a eu beau partir dans une débauche
technologique au niveau graphique et processeur, rien ne vaudra jamais
un bon scénario, d’où l’intérêt que j’ai pour de vieux jeux sur Atari.
Fais tu de l'électronique ? As tu modifié ou fait modifier ton matériel ?
JP : Non, je ne fais pas d’électronique. Souder deux fils ne permet
pas de se prévaloir électronicien. Dans la vie, je suis technicien
réseaux info et télécom. Il m’arrive de souder, mais rien de très
précis. Je sais changer des cartes, une alimentation, des trucs à la portée de
tous. Conscient que l’avenir de l’Atari est derrière lui et que notre
monde se réduit d’année en année, je me suis inscrit à un club
d’électronique. J’y vais toutes les semaines depuis mi-septembre. Je
commence à comprendre un peu mieux… Ma seule intervention est
l’insertion du SatanDisk dans un boitier de modem Numéris… Sinon,
j’envisage la greffe d’un Satan Disk dans un STE, au dessus de la RAM,
dans le petit espace qui reste. La bible Atari et son support de
bidouilles meublent bien des heures de mon temps libre ; j’étudie les
articles de Rodolphe, les tiens. Ca me démange à présent, je pense
bientôt passer le pas sur un vieil STE qui a pris l’eau lors de la grêle.
J’attends la prochaine fournée d’UltraSatan avec impatience. Je pensais craquer pour un Coldfire, dès que ma fille aurait fini ses études, mais l'annonce de Rodolphe Czuba vient de tomber et j'attends plein d'espoir, le développement.
Hormis le fait qu'ATARI n'existe plus et que le support matériel est difficile à trouver, que reprocherais tu à l'Atari ?
Francis : Sa seule faiblesse : le lecteur de disquettes.
JP : L’impasse faite sur l’IDE à l’époque ou comme la carte mère
sur l’Amiga d’être plus ouvert. L’emplacement du branchement de la
souris et du joystick, les résolutions vidéos, le fait d’avoir besoin
de deux écrans, le port ASCI, et pas assez de place pour ajouter des
choses à l’intérieur. Je reprochais aussi à l’époque à la corp, son
amateurisme en France, car pour être proche de l’Allemagne, j’y ai vu
l’âge d’or de l’Atari. Une politique semblable aurait pu donner plus de
moyens à Atari et qui sait…
Quelles sont les évolutions qui n'ont pas
encore été faites que vous aimeriez voir pour le matériel et logiciel
ATARI ?
JP : Nous regardons attentivement le projet coldfire. Ca serait
l’évolution la plus logique pour nous. Mais il lui manque le port
cartouche et les ports midi d’après ce que j’ai vu. Il y a un marché
potentiel très important pour qui saura remplacer le ST : son coût
modique (le coldfire n’est pas si cher en comparaison d’un Falcon
d’occase), sa fiabilité, et sa facilité d’utilisation dans le monde
musical.
Merci Jean-pierre et Francis d'avoir accepté de participer à la vie du
site de la Bible ATARI, et longue vie à vous et aux Gens de la lune.
Je
ne suis pas critique musical, et je ne pense pas avoir les mots qu'il faut
pour décrire la musique de Francis comme le ferait un spécialiste, mais
voici mon ressenti.
Pour
avoir écouté l'album de Francis Décamps "CARICATURES", autant vous dire que l'on
sent que Francis fait corps avec son ATARI. Non seulement il maitrise
le logiciel NOTATOR, mais avant tout son objet : la musique.
La
sonorité des créations de Francis Décamps n'est pas moderne : elle
n'est pas lisse, monotone, vide... Elle est de tous les temps. Rock,
pop, théâtrale, aucun titre de Francis Décamps ne peut faire un tube.
Un tube, c'est creux! et là c'est les montagnes russes! D'un titre à
l'autre, même si on reconnait le style, on est surpris. Ecouter le
disque de Francis Décamps m'a donné l'impression de visiter une maison
familière où chaque pièce est différente, où l'on passe du chaud au
froid en s'y sentant bien, où la
porte se ferme derrière vous en claquant dans un souffle feutré. La
poésie des textes donne envie de rire de ce que l'on entend sur les
ondes.
La
musique de Francis Décamps, c'est comme les ordinateurs ATARI :
atypique, increvable, affectif, indémodable. Pour les ataristes qui
connaissent les soundchips et autres modules, vous entendrez dans la
musique de Gens de la lune, l'écho des grands de la demoscene, un petit
quelque chose qui m'a fait dire que Francis aurait pu composer la
musique de jeux ou démos démentielles.
Francis Décamps créé de la musique avec un ATARI de vingt ans et ses tripes. Cette musique restera longtemps.
Discographie :
ANGE :
1972 : Caricatures
1973 : Le Cimetière des Arlequins
1974 : Au-delà du délire
1975 : Émile Jacotey
1976 : Par les fils de Mandrin
1977 : By the sons of Mandrin
1977 : Tome VI : Live 1977
1977 : Réimpression (compilation)
1977 : En concert : Live 1970-1971
1978 : Guet-apens
1980 : Vu d'un chien
1981 : Moteur !
1982 : À propos de...
1983 : La gare de Troyes
1984 : Fou !
1986 : Egna
1987 : Tout feu tout flamme... C'est pour de rire
1989 : Sève qui peut
1989 : Vagabondages (compilation)
1992 : Les larmes du Dalaï Lama
1994 : Mémo (compilation)
1995 : Un p'tit tour et puis s'en vont : Live 1995
1995 : Rideau ! (live 1995)
1996 : A...Dieu (live mai 1995)
GENS DE LA LUNE :
· 2008 : Gens de la lune (autoproduction 10 titres)
· 2011 : Alors joue !
FRANCIS DESCAMPS :
· 1979 : Histoire de fou
· 1980 : Vie en positif
· 1993 : Décamps la joie - Épicier marchand d'rock
· 1995 : À vous mes voyageurs
· 1997 : Hommage à Roger Comte
· 2012 : Francis Décamps revisite Caricatures (25 octobre)
Avec Jean-Philippe Suzan
· 2005 : Couleur Métis
LABIBLEATARI INTERVIEW DE GENS DE LA LUNE NOVEMBRE 2012
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